Choisir son programme d’assurance à l’international

Selon la culture de l’entreprise, son implantation géographique ou encore sa gouvernance, il est plus ou moins pertinent d’opter pour un programme d’assurance international. Et si c’est le cas, il faut encore identifier la solution qui répondra le mieux aux enjeux de la structure. Nos conseils pour choisir.

Enjeux prioritaires

Avant toute chose, face aux multitudes de solutions disponibles, les entreprises doivent arbitrer entre l’utilité ou l’inutilité d’un programme international d’assurance.

La décision de mettre en place un tel programme et la nature dudit programme finalement sélectionné dépendent de chaque entreprise, mais également de la capacité d’accompagnement de ces entreprises par son intermédiaire ou son assureur.

Les programmes doivent être adaptés à la culture de l’entreprise, mais aussi à son implantation géographique. Ils peuvent aussi varier selon le poids exercé par la maison-mère sur ses filiales.

Pour choisir la solution idéale qui répondra aux problématiques particulières de chaque entreprise, l’AMRAE conseille de considérer avec attention quatre enjeux :

  • la préservation des intérêts du groupe,
  • le besoin d’accès à des marchés spécifiques,
  • la simplification du transfert des risques,
  • la maîtrise de la communication.

Préservation des intérêts du groupe

En ce qui concerne cet enjeu en particulier, il est ici question de différentes thématiques réunies sous l’appellation « intérêts du groupe ». Il peut s’agir en effet de sécurisation financière, d’intérêts économiques, de respect des valeurs éthiques et de la conformité réglementaire.

Trois grandes questions aideront à connaître le positionnement de l’entreprise par rapport à cet enjeu :

  • Un sinistre majeur survenant au sein d’une des filiales peut-il affecter la pérennité du groupe ?
  • Pensez-vous pouvoir réaliser des économies d’échelle via la mutualisation des primes, risques et sinistres ?
  • Envisagez-vous le déploiement d’une politique homogène au sein de l’ensemble de vos filiales : respect des valeurs éthiques et compliance ?

Besoin d’accès à des marchés spécifiques

Autre enjeu prioritaire identifié par l’AMRAE : le besoin d’accès à des marchés spécifiques. Dans ce cas, l’entreprise doit à nouveau se poser trois grandes questions :

  • Rencontrez-vous des difficultés en matière de capacités d’assurances (montants) ?
  • Avez-vous besoin de garanties spécifiques qui n’existent pas dans certains pays d’implantation de vos filiales ?
  • Pensez-vous qu’il soit nécessaire d’homogénéiser les garanties au sein de l’ensemble des entités du groupe ?

Simplification du transfert des risques

Troisième grand enjeu qui permet de nourrir la réflexion quant à l’utilité ou non d’un programme international d’assurance : la simplification du transfert des risques. Petite spécificité par rapport aux autres enjeux questionnés ici, il faut s’interroger à la fois du point de vue de la maison-mère et de celui des filiales.

Ainsi, la maison-mère doit se poser quatre questions principales :

  • Souhaitez-vous mettre en place un seul et unique texte, rédigé dans la langue et régi par la loi du pays de la maison-mère ?
  • Souhaitez-vous mettre en place une seule prime globale afin de faciliter le suivi et de réduire les délais de règlement ?
  • Avez-vous besoin de mettre en place des assiettes de primes homogènes et en liaison avec les critères développés au sein du groupe (superficie, chiffre d’affaires, etc.) ?

Souhaitez-vous mettre en place une seule et même politique de prévention des risques ?

  • Concernant les filiales, une question prédomine :
  • Pensez-vous que la mise à disposition d’un interlocuteur spécialisé et compétent, ayant une vue globale et locale du programme d’assurance (servicing broker) soit un atout ?

Maîtrise de la communication

Dernier enjeu prioritaire identifié par l’AMRAE : la maîtrise de la communication, aussi bien interne qu’externe. Sur ce sujet, l’entreprise doit répondre aux questions suivantes :

  • Une communication homogène et cohérente auprès de l’ensemble des entités du groupe vous semble-t-elle nécessaire ?
  • Attachez-vous une importance à la standardisation des documents (attestations d’assurance, base documentaire pour les appels d’offres, etc.) ?
  • Pensez-vous qu’une information généralisée très basique dans le groupe afin de stimuler une culture du risque puisse être une valeur ajoutée pour votre groupe ?
  • Est-ce un atout de disposer de formations spécialisées pour le management ou d’autres fonctions parties prenantes de la gestion des risques ?

Prêt pour un programme d’assurance international ?

Peu de « oui »

Si vous avez répondu « oui » à moins d’un tiers de ces questions, alors la mise en place d’un programme dit « intégré » est vraisemblablement prématurée.

Ce qui ne signifie pas pour autant que les enjeux relevés ne sont pas essentiels pour votre entreprise. Seulement, ils nécessitent un accompagnement particulier, notamment en matière de conseils.

Des solutions plus simples, adaptées à votre situation et vos besoins, peuvent être mises en place.

La moyenne

En revanche, si vous avez répondu « oui » à la moitié des questions environ, alors vous êtes à mi-chemin de votre réflexion concernant la mise en place d’un programme d’assurance international.

Un programme d’assurance intégré pourrait répondre à la plupart de vos besoins essentiels et prioritaires. Il faudra cependant rester attentif au degré de maturité de l’ensemble des parties prenantes de votre groupe (direction, filiales).

Vos choix en matière d’assureur, réseaux et intermédiaires, seront déterminants pour la réussite de votre projet.

Une majorité de « oui »

Si vous avez répondu « oui » à la plupart des questions, c’est que vos besoins en matière de centralisation et de simplification sont importants, et nécessitent une analyse approfondie de la nature du programme à mettre en place.

Votre maturité à ce sujet est évidente, ce qui vous permettra de vous orienter plus librement vers un programme d’assurance intégré. Des montages plus complexes peuvent également être envisagés.